Contrôle restreint : Nouveautés de l’année 2025

L’évolution du contrôle restreint : Ce que révèle l’article 727a du Code des Obligations dès 2025

Les fondements du contrôle restreint en droit suisse

Le contrôle restreint constitue un élément essentiel du dispositif de surveillance financière des entreprises en Suisse. Conformément à l’article 727a du Code des Obligations Suisse, cette forme d’audit s’applique aux sociétés qui ne sont pas soumises au contrôle ordinaire, offrant ainsi un cadre réglementaire adapté aux structures de taille modeste. En effet, le législateur a prévu ce mécanisme pour garantir une transparence financière tout en évitant de surcharger administrativement les petites entreprises.

Le principe fondamental est simple : lorsqu’une société ne remplit pas les conditions pour un contrôle ordinaire, elle doit soumettre ses comptes annuels à un contrôle restreint effectué par un organe de révision, si elle dépasse un équivalent plein-temps annuel de 10 travailleurs. Cette approche équilibrée permet de maintenir un niveau approprié de contrôle financier tout en tenant compte des spécificités et des ressources limitées des PME. Par conséquent, le Contrôle restreint représente un pilier essentiel dans l’écosystème de gouvernance d’entreprise helvétique, assurant fiabilité et confiance dans le reporting financier.

L’option d’opting-out : Flexibilité et conditions d’application

L’une des particularités les plus intéressantes de ce dispositif réside dans la possibilité de renoncer au contrôle restreint, communément appelée « opting-out ». Cette flexibilité est toutefois encadrée par des conditions précises. Ainsi, seules les sociétés dont l’effectif ne dépasse pas dix emplois à plein temps en moyenne annuelle peuvent envisager cette option. De plus, cette renonciation requiert le consentement unanime de tous les actionnaires, ce qui souligne l’importance accordée à la protection des intérêts minoritaires.

Le processus de renonciation suit une procédure rigoureusement définie. Le conseil d’administration peut solliciter par écrit l’accord des actionnaires, en leur accordant un délai de réponse d’au moins 20 jours. Il est particulièrement notable que l’absence de réponse peut être assimilée à un consentement, si les actionnaires en ont été dûment informés. Une fois obtenue, cette renonciation reste valable pour les exercices ultérieurs, offrant ainsi une stabilité administrative appréciable. Néanmoins, le législateur a prévu un mécanisme de protection permettant à chaque actionnaire de réclamer un contrôle restreint jusqu’à dix jours avant l’assemblée générale, garantissant ainsi un équilibre entre flexibilité administrative et droit à l’information financière.

Les nouveautés 2025 : Renforcement de la transparence et implications pratiques

Les modifications apportées à l’article 727a, applicables dès le 1er janvier 2025, introduisent des exigences supplémentaires qui renforcent significativement la transparence du processus d’opting-out. En effet, la principale nouveauté 2025 concerne l’obligation d’accompagner l’inscription de la renonciation au registre du commerce par les comptes annuels du dernier exercice écoulé. Cette disposition, prévue à l’alinéa 2bis, représente une évolution majeure dans l’encadrement du contrôle financier des sociétés.

Cette exigence additionnelle poursuit un objectif simple : elle empêche l’abandon du contrôle restreint des comptes lorsque la société va financièrement mal, puisque l’abandon n’est valable que pour un futur exercice comptable. Elle évite ainsi des mises en faillite tardive et des dommages économiques à des tiers, plus importants que nécessaires.

Par conséquent, les entreprises devront désormais anticiper cette obligation et veiller à la préparation adéquate de leurs états financiers avant de solliciter une renonciation au contrôle restreint. Cette évolution législative témoigne de la volonté constante du législateur suisse d’équilibrer allègement administratif et protection des parties prenantes, en particulier dans un environnement économique où la transparence financière revêt une importance croissante.

Implications pratiques pour les entreprises suisses

Face à ces dispositions légales, les sociétés suisses doivent adopter une approche proactive. La planification devient essentielle, notamment pour celles qui envisagent de renoncer au contrôle restreint. Il est impératif de rappeler que cette renonciation doit être requise avant le début de l’exercice concerné et qu’elle s’appliquera uniquement aux exercices futurs. Par conséquent, les entreprises doivent anticiper leurs démarches et s’assurer d’obtenir le consentement unanime de leurs actionnaires dans les délais impartis.

En outre, avec l’entrée en vigueur des nouveautés 2025, les sociétés devront impérativement préparer leurs comptes annuels du dernier exercice pour accompagner leur demande d’inscription de renonciation au registre du commerce. Cette obligation supplémentaire souligne l’importance d’une gestion comptable rigoureuse et d’une collaboration étroite avec les professionnels du chiffre. Pour naviguer efficacement dans ce cadre réglementaire, le recours à des experts-comptables et fiduciaires familiers avec ces dispositions peut s’avérer particulièrement judicieux, garantissant ainsi une conformité optimale et une sécurité juridique renforcée.

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